la saison scie cire Sie hatte es vergessen Sir l'assaisonnée

dimanche, janvier 21

Attendu l'appel d'air pour vider mes souvenirs

c'est cette nuit les songes étaient pas correctes
hm j'ai endormie
p. en la massant
et à pas de mousse je suis sortie jusqu'à ma chambre où je n'ai pas pu dormir vite et j'ai du faire un cas d'abord, ensuite . j'ai du divaguer la lumière abandonnée dans la chambre
et du coup vers les heures de coup de vent
j'ai eu des saisons froides, en courant de la fenetre au lit que les paroies se brisent

partie

Un jour je me sentis si lasse d’aimer que je cessai tout à coup. Il n’y eut pas d’autre drame dans ma passion. Quand je vis avec quelle facilité se rompait ce lien funeste, je m’étonnai d’avoir cru si longtemps à son éternelle durée.
George Sand, Lélia, p 176

Vivre, est-ce agir
ou laisser agir ce qui est
et n'est pas
dans un être
où tout commence
par finir ?
Sylvie Fabre, Les yeux levés p 76

(petit scorpion encerclé avec Vénus en exil
amer petit tarot de la mort)
Elsa Morante, Aracoeli p 357

J’écoute résonner l’eau qui tombe dans mon rêve. Les paroles tombent comme l’eau je tombe. Je dessine dans mes yeux la forme de mes yeux, je nage dans mes eaux, je me dis mes silences. Toute la nuit j’attends que mon langage me configure. Et je pense au vent qui vient à moi, perdure en moi. Toute la nuit j’ai marché sous la pluie inconnue. À moi ils me donnèrent un silence plein de formes et de visions (tu dis). Et tu cours déchirée comme l’unique oiseau dans le vent.
Alejandra Pizarnik, Figures de l’absence , p 249

Suicide 13
Depuis le commencement de la chute, Ajax entend la couleur des roches, devine les teintes de la grève qui lui paraissent aussi certaines que le hurlement de la mer.
La mer hurle,
Cecile Ladjali, La Chapelle Ajax, p 144


Elle découvre la ville comme un fleuve sonore, comme si elle remontait la source d’un orage blanc.
Nadine Manzagol, Cryptogrammes, p 17

Je voudrais t’écrire une lettre
Dans laquelle il n’y aurait pas un mot.
Vera Pavlova, Poètes russes d'aujourd'hui, p 287

On a formé de moi deux images. Je suis une folle, une demi-folle, une excentrique […] J’ai les mœurs les plus dissolues ; une communiste racontait qu’à Rouen, dans ma jeunesse on m’avait vue danser nue sur des tonneaux ; j’ai pratiqué tous les vices avec assiduité, ma vie est un carnaval ; etc.
Simone de Beauvoir, La force des choses, p 674

Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons jamais… Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts.
Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, p 316

Les feuilles mouillées, roussies, piétinées, accrochées les unes aux autres, se mélangeaient lentement à la terre.
Françoise Sagan, Aimez-vous Brahms, p 50

Temps de femmes sourdes
se flagellant le sexe au sel,
fêtant l’invention du savoir
à quoi ressemble la musique.
Les oreilles pleines de sable,
Au seuil du sifflement qu’elles ressentent
En accouchant les hommes.
Une aiguille coudra dans le vent
Des broderies qui passeront par le lieu du tonnerre.
Elles ne l’entendent pas, mais elles voient l’éclair.
Zoé Valdés, Una habanera à Paris, p 14

Te revoici hors de ta chambre, à prendre en sens inverse l'ascenseur, à enfiler les couloirs en direction de la chambre numéro tu ne sais plus combien. Il y a quelque chose d'assez réjouissant, il te semblait,
Anne F. Garréta, Pas un jour ?, p 58



L’angoisse est une femme muette qui crie dans un cauchemar.
Anaïs Nin, Les Miroirs dans le jardin, p 24



Cette fois, comme cela m’arrive presque toujours quand c’est allé un peu trop loin, j’ai eu l’impression « d’avoir touché le fond » - c’est une expression dont je me sers assez souvent, j’en ai ainsi un certain nombre, des points de repère comme en ont tous ceux qui errent comme moi, craintifs, dans la pénombre de ce qu’on nomme poétiquement « le paysage intérieur » - « j’ai touché le fond », cela m’apaise toujours un peu sur le moment, me force à me redresser, il me semble toujours, quand je me suis dit cela, que maintenant je repousse des deux pieds avec ce qui me reste de forces et remonte

Un portrait de moi... Je n'ai jamais fait de portrait dans aucun de mes livres. C'est faux, un portrait. On construit quelque chose autour d'une apparence, on résume la vie qui est immense, complexe, incernable. Tout ce qu'on dit sur nous presque toujours nous surprend, et, généralement, c'est faux parce qu'autre chose de tout à fait opposé apparaît qui est vrai aussi.

Nathalie Sarraute, Portrait d'un inconnu, p 26 (Mort à Paris, le mardi 19 octobre 1999, de Nathalie Sarraute, née à Ivanovo (Russie) le 18 juillet 1900.)

Conclure un pacte pour sceller une histoire d’amour, c’est une manière d’organiser le désastre, d’attribuer à chacun son rôle dans le naufrage à venir.
Linda lê, Les Evangiles du crime, p 41